mercredi 23 mars 2016

DERNIER ARTICLE 2016 :     INSOUCIANCE ET FATALISME

                          "...Et poursuivit sa route qui n'était autre que voulait sa monture car il
                               était persuadé qu'en cela consistait l'essence de ses aventures!"
                                                                                              Don Quichotte


  Christian, mon équipier pour le retour au bercail, arrive en fin de semaine; nous resterons quelques jours dans l'Archipel en attendant que le vent soit favorable, sans doute début Août pour programmer le retour à La Rochelle aux alentours du quinze août.
                         Que retenir de mon périple 2016 ? d'abord j'ai atteint mon objectif: Madère et je n'ai pas été déçu de mon choix de destination: trois semaines de beau temps, des paysages inhabituels, très beaux  et très variés; une flore extraordinaire, les jardins hébergent des arbres venus de tous les coins du monde et qui semblent s'y plaire! Même si le tourisme est très présent, les Madériens ont gardé leur identité, une nonchalance et une amabilité naturelle qui facilitent les échanges.

                         La première partie de mon trajet s'est faite avec Jean-Pierre; beaucoup de vent portant bien négocié, des escales intéressantes, des échanges riches avec mon équipier (dommage qu'il ne supporte pas les trajets en mer mais en espérant que son estomac progresse avec sa forme physique dans la gestion des trajets en mer); nous avons une bonne connaissance de la Galice et de ses rias qu'il faudra approfondir au cours des prochaines navigations. Enchantés par Porto et Lisbonne, il faudra que je fasse des progrès en Portugais car pour le moment c'est compliqué: les o se prononcent a, les a se prononcent o... mais pas toujours! et un espèce de chuintement permanent quand une conversation s'engage qui ressemble au son de Canal+ ... sans le décodeur!

                         La deuxième partie du voyage s'est faite en solitaire; les conditions de navigation étaient excellentes: soleil, vent de travers, le bateau allait vite, aucun problème technique, deux escales extraordinaires:  Porto Santo avec sa plage, l'ambiance sur les pontons, la gentillesse du personnel de la Marina et toujours la chaleur et le soleil...et Madère à refaire absolument, en bonne forme physique pour profiter pleinement de toutes les possibilités: randonnées dans les lévadas (une idée géniale!), activités sous marine, pêche and so on...


                         La troisième partie du voyage s'est faite avec ma fille Monique, ma complice, qui a apprécié Madère à sa juste valeur, la navigation de Madère à Santa Maria en trois jours et demi ( Nacama était en pleine forme!),la daurade coryphène, l'ambiance "familiale" à la Marina de Santa Maria où 5/6 bateaux français étaient sur le même ponton et l'accueil à Sâo Miguel d'Isabelle ,l'hotesse de la Marina, le pèlerinage obligatoire : la piscine d'eau de mer, le Marché, le "Mojito" etc..

                         En échangeant avec les plaisanciers rencontrés au cours des escales j'ai été conforté dans mon choix: ce bassin de navigation permet de se faire plaisir à la voile,il me reste de nombreuses Marinas à découvrir, je peux descendre au Sud de Lisbonne et pourquoi pas remonter le Guadalquivir (chanté par Federico Garcia Llorca) jusqu'à Séville ( la terre de mes ancêtres) et pousser jusqu'aux côtes Marocaines, flirter avec l'Archipel des Canaries avant de remonter : Madère, les Açores et La Rochelle...
              
                         La guerre d'Algérie m'a volé ma vie de garçon et m'a propulsé de l'enfance dans l'âge adulte sans passer par les années d'insouciance ( insouciance et fatalisme : je me rattrape aujourd'hui?). Quand la raison s'impose à la légèreté de l'adolescence à coups de meurtres et de rafales de mitrailleuses ( la fameuse 12-7!) elle prépare le terrain des plus grandes folies, provoque des soifs de liberté que peu de breuvages peuvent étancher.
                         Voilà une tentative d'explication à destination de ceux et celles qui ne comprennent pas toujours ma passion pour la voile. Que le voilier qui isole les êtres soit un moyen de communiquer n'est pas le moindre paradoxe à l'issue de cette croisière; si le voilier ne crée pas, il révèle et porte, si lentement que ce soit, des amitiés. Le monde s'ouvre sur son sillage; une volonté d'embrasser le plus d'espace possible nous habite, nous les voileux....

Rendez-vous le 18 Avril 2017 sur mon blog pour découvrir le programme de Nacama pour l'année prochaine; d'ici là portez vous bien, merci pour vos encouragements et faites le 06.50.86.32.26 si vous passez à La Rochelle et si je suis à bord...
                                                                             Nacama et Cap'tain dd

               

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire