Jeudi 26 Mai : aujourd'hui je "me fais l'Alfama", quartier populaire longtemps habité par les pêcheurs; c'est le quartier le plus ancien et le plus connu de la Capitale, emblème du Lisbonne éternel.Un réseau inextricable de ruelles tortueuses habitées de belles façades avec,au fil de la promenade, l'apparition du Tage, jamais très loin, au débouché d'une ruelle.
Le soir, on vient écouter "LE FADO", le vrai! c'est le fado des amateurs, à entendre dans une "tasca", debout, un verre à la main: mélopée nostalgique, expression issue de la saudade, ni gai ni triste, dont Amalia Rodriguès a contribué à faire connaître cette musique dans le monde entier.
La "saudade" est presque intraduisible en Français; on pourrait la définir comme un sentiment de nostalgie du temps glorieux des grandes découvertes; la résignation devant ce qui ne pourra jamais revenir; une mélancolie douce-amère.
J'ai débuté ma visite par l'ascension (n'ayons pas peur des mots) du Chateau St. Georges, point culminant de Lisbonne avec, bien sûr, un panorama magnifique. On y accède (un peu) plus facilement en empruntant les deux "élévadores"(ascenseurs s'élevant chacun d'un équivalent de 6/7 étages) et ensuite une pente raide et relativement longue; j'arrive au guichet un peu essoufflé et ébahi quand la jeune fille m'octroie d'office un ticket pour personnes âgées!
Du château, je me suis perdu volontairement dans les petites ruelles de l'Alfama en attendant l'heure du fado.Un Portugais âgé (comme moi!) s'exprimant très bien en Français me conseille une tasca où les chanteurs et chanteuses de Fado ont un bon niveau et où le Ginja n'est pas cher...Il me précise qu'à Porto et Coïmbra seuls les hommes chantent le Fado. Au dixième Ginja je suis rentré et j'ai écouté Mariza sur mon ordinateur, le très haut niveau du Fado. ( la nouvelle génération qui a remplacé Amalia Rodriguès dans le cœur des Portugais)
OEIRAS : une très belle escale à une vingtaine de kilomètres de Lisbonne, juste avant l'entrée dans le Tage, ce qui évite les problèmes de courant entre le Tage ( 3 noeuds!) et les courants de marée , et alors lorsque le vent s'y met!!! le personnel est charmant, discret et efficace,
le petit déjeuner avec les petits pains tièdes livrés sur le bateau à 8h 15 pile, les conditions de transports ( train,métro ou tramway pas cher), l'accueil des commerçants très serviables, et une semaine qui est passée à vitesse grand V. je ferai en sorte de revenir( l'année prochaine?)
OEIRAS :c'est aussi là que s'est terminée l'aventure pour Jean-Pierre et voilà ce que je voulais te dire:"Nous sommes les enfants farouches d'un siècle qui n'exige plus qu'on porte sa mélancolie en savoir, mais qu'on la convertisse en actes audacieux. La passion que j'ai pu éprouver à travers le temps pour ces virées en voilier n'a pas pris un pouce de ventre : on ne pénètre pas les mystères, on y participe; ainsi, deux fois trempés- dans notre caractère et dans nos vêtements- nous forgeons notre amitié."
Jean-Pierre, tu fais partie des deux pour cent des plaisanciers Rochelais qui "sortent" au delà du Golfe de Gascogne et tu t'apercevras, au fil des discussions que tu auras avec des gens qui "font de la voile", que tu en as fait beaucoup plus qu'eux.Si tu veux revenir sur Nacama, il y a une session de "rattrapage" lors de la saison 2017 avec le but d'aller aux Canaries en passant par Madère, il te faudra peut-être faire quelques concessions: arriver avec une meilleure condition physique, accepter un régime alimentaire équilibré ( même si j'ai noté que tu ne mangeais pas ni ne buvais pas lorsqu'on naviguait ce qui n'est pas une solution à long terme) et être moins assidu aux travaux pratiques d’œnologie
Lundi 30 Mai je mets le cap sur l'Ile de Madère, but de mon voyage.je ferai un arrêt à Porto Santo une petite Île 40 Milles avant Madère.Le vent à l'air portant mais... je vous raconterai d'ici une bonne semaine.
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